Into the wild: Jon Krakauer

Publié le 11 Mars 2013

 into-the-wild.jpgL’espace américain est composé d’étendues vastes qui permettent à l’homme de disparaître sans laisser aucune trace.

Était-ce la volonté première de Christopher McCandless, ce jeune homme, retrouvé mort dans une caravane en Alaska ? Le narrateur écrit un article sur cette mort considérée comme absurde par les lecteurs de « Outside ». Cependant, le journaliste ne s’arrête pas à cette considération et décide de découvrir les raisons exactes de la disparition de cet homme âgé de 24 ans.

 McCandless décide de fuir la société de consommation et l’ordre établi. Il préfère s’isoler pour comprendre son identité profonde. Il détruit son identité et tous les éléments pouvant le relier à sa vie passée. Il réduit son paquetage au strict minimum et emporte des livres de grands aventuriers. Il s’empare de leurs aventures ou de leurs idées idéalistes et parfois utopiques pour réussir son expédition.    

 Le journaliste décrit avec exactitude le chemin parcouru par cet étudiant, fraîchement diplômé. McCandless, alias Alex, travaille de manière intermittente pour payer sa nourriture, ses armes et surtout continuer son périple. Il rencontre de nombreuses personnes qui gardent de lui un agréable souvenir. Ses amitiés éphémères mais profondes n’ont pas eu raison de la volonté d’Alex de dominer l’Alaska.

 Ce roman revient sur les grands explorateurs qui ont bravé les intempéries, gravi les plus hauts sommets de l’Alaska pour aller aux bouts de leur volonté.  Les auteurs de grands exploits, qui ont survécu, relatent leurs faits dans des livres. Des romanciers ont publié des œuvres où les héros imaginaires dominent la nature, le froid et la solitude. Les héros réels ou fictifs recherchent la vérité sur l’homme et sa nécessité de se surpasser pour atteindre ses objectifs.

 Les héros de ce livre sont multiples car chaque aventure rejoint d’une manière ou d’une autre un élément fondateur du désir de fuir. 

Jon Krakauer dépeint un personnage possédant une volonté de fer pour atteindre et dépasser ses objectifs pour se retrouver seul face à une nature hostile, qui ne permet aucun écart de conduite. Il lui accorde un intérêt particulier car il considère que tout homme qui ne se reconnaît plus dans la société, désire tout abandonner pour donner un véritable but à son existence.

 Ce livre regorge de trésors littéraires qui relatent  les épopées réelles ou fictives de héros ou antihéros qui ont marqué l’imaginaire collectif. Les digressions permettent à l’auteur  d’étudier le caractère particulier d’Alex. Quand il décrit son aventure pure, il utilise son pseudonyme mais quand il revient sur sa vie en société, il reprend son nom d’origine. Ces deux noms scindent les deux vies. Les seuls ponts existants entre les deux sont ses rencontres et sa famille (même dans son désir de l’oublier) .

 Pour vivre plus intensément cette expérience d’isolement, profitez d’un moment de solitude et plonger dans cette neige insondable et pénétrer dans l’esprit d’un jeune rebelle en mal de vivre !

Voici quelques citations tirées de ce roman :

« La signature de McCandless avait été trouvée au bas de sa note-S.O.S. et les photos, une fois développées, produisirent de nombreux autoportraits. Mais il n’avait aucun document d’identité. Les autorités ne savaient ni qui il était, ni d’où il venait, ni ce qu'il faisait à cet endroit. »

« …Non, ça ne me surprend pas vraiment qu'il soit parti là-bas en oubliant d’organiser son retour. Mais il faut dire que je ne m’étonne pas facilement. Plusieurs de mes amis se sont noyés, ou ont été assassinés, ou sont morts dans des circonstances bizarres. En Alaska, on s’habitue à ce qu'il arrive des choses étranges. »

« Quand on est jeune, on est aisément persuadé que ce qu'on désire correspond à ce qu'on mérite, et on suppose que, si on veut vraiment quelque chose, on a le droit de l’obtenir par grâce divine. Quand j’avais décidé d’aller en Alaska au cours de ce mois d’avril, comme Chris McCandless, j’étais un jeune mal dégrossi qui confondait passion et perspicacité et se comportait selon une logique obscure et bancale. Je pensais que l’ascension du Devils Thumb éliminerait tout ce qui n’allait pas dans ma vie. Bien entendu, cela ne changera presque rien. Mais j’en vins à considérer que les montagnes ne sont pas faites pour accueillir les rêves. »


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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #un goût d'Amérique

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