L'inconnue
Publié le 18 Mai 2010
La pluie a le goût amer
du temps qui passe.
Elle lessive le pavé,
pour effacer les traces laissées
par tes chaussures usées.
Usées par cette volonté de destruction.
Usées par ton éternelle fuite en avant.
Pour elle, tu étais encore une voyageuse
égarée par le mauvais temps.
Mais, ton regard laissait planer une grande solitude.
Il ne possédait plus l'étincelle de tes quinze ans.
La nuit avait empli tes prunelles,
d'où plus aucune larme ne s'échapperait.
Qui avait pu tarir cette oasis
pour ne laisser plus qu'un désert asséché?
Qui avait pu ainsi vider de son eau
ton éternelle fraîcheur?
Dans ton regard, on ne ressentait plus qu'un trou béant.
La tempête de la douleur ayant ravagé sur son passage
l'innocence de ton sourire.
La souffrance de tes silences ne pouvaient égaler
la misère du monde.
Dans ton âme, on ne percevait que désolation.
Souffrance issue d'une déchirure incommensurable.
"arrête-toi! ne fuis plus!"
Mais déjà, le bruit de tes chaussures,sur le pavé,
rythmaient la musique du temps qui passe.
Tu t'unissais à la mélodie de la pluie.
Adieu, Inconnue, au coeur sombre.