Le manuel du serial killer : Frédéric Mars

Publié le 19 Mars 2013

 serial-killer.jpegLe meurtre d'un enfant est un acte insoutenable mais quand cet acte n'est pas isolé, la police penche sur un tueur en série. Cette affaire rappelle étrangement des faits similaires qui se seraient produits dix ans plus tôt.

 La technique utilisée s'avère être identique à la méthode exploitée par Pomeroy durant ses empoisonnements. Cependant, la justice a exécuté ce monstre donc comment un livre reprenant méthodiquement le déroulement de ces actes a pu être publié. Tom Harris et son binôme littéraire vont remonter une piste qui risque de faire voler en éclats la réputation de la justice et du milieu psychanalytique.

 Ce roman est haletant. L'atrocité des violences infligées révolte le lecteur qui désire d'une page à l'autre participer à l'enquête. Le fait que Tom Harris soit un étudiant défiguré apporte une note de crédibilité supplémentaire. Ce personnage est à la fois manipulé et manipulateur. Le point de vue interne permet de connaître le ressenti de Tom. Il est perçu comme un étudiant fragile et intelligent. Le lecteur doute parfois de sa sincérité mais lui accorde le bénéfice du doute. Sa culpabilité feinte ou non remet en doute l'idée de vérité. Est-il un usurpateur ou est-il le véritable assassin?

 Ce roman psychologique, basé sur le doute, accapare le lecteur, le retranche dans ses vérités absolues. Qui du narrateur ou du lecteur détient la clef du mystère?

 Frédéric Mars, auteur de "NON STOP", plonge le lecteur dans ses névroses et ses angoisses. Il saisit le lecteur dans sa chair. Il lui assène par intermittence des coups de semonce comme une névralgie qui cogne contre sa boîte crânienne. Nul besoin d'aspirine, le lecteur terminera le roman pour se débarrasser de ses doutes. Néanmoins, est-ce que les doutes se dissiperont réellement?

  Un thriller où le doute est un compagnon de route!

 

 Voici quelques citations tirées du roman:


 "Lucy French. Il faut que je la voie. Vite. Je ne peux pas continuer comme ça. Je ne suis pas fait pour être un nouvel ange de la mort appelé auprès de tous ces enfants. Je ne suis pas blindé comme Kennedy ou le légiste, cynique comme Reily, passionné comme Sophie. Je ne supporterai pas le spectacle d'un corps sans vie une fois de plus. Encore moins cette puanteur épouvantable. J'ai déjà bien assez de cette mort qui trotte dans ma tête. Je ne veux pas de la leur. Je n'aspire qu'à un peu de vie, même planqué, même coupé de tous."

 "Contrairement à ce que prétendent nos amis les psychiatres, le tueur en série ne transforme pas l'impuissance et les avanies d'hier en une toute-puissance morbide d'aujourd'hui. Il ne fait que réaliser la force potentielle, extraordinaire, qui existait en lui dès l'origine. Tuer ne vient pas venger ou compenser un état antérieur de victime. Tuer est l'acte fondateur dans lequel chacun révèle à lui-même son propre pouvoir."

 "Je ne suis pas le premier à le dire, mais le fait mérite d'être rappelé ici : tuer n'est pas une chose simple. On n'élimine pas une vie humaine comme on prend son café ou comme on sort sa poubelle, l'esprit vagabond, le geste relâché. Celui qui n'a jamais commis d'homicide ne mesure pas la somme de préparation en amont, mais plus encore de force et de détermination que cela requiert durant l'acte proprement dit. Oh oui, cette concentration parfaite qu'exigent les gestes fatals, cette tension absolue."


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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #p'tit polar entre amis

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