Marie chez les nudistes #7

Publié le 21 Octobre 2011

 Je rajuste mes lunettes, pas ma tenue: je n'en ai pas ! Je presse le pas, ralentis à l'angle du virage, me cache dans les buissons, regarde une dernière fois et m'élance dans la boutique. Je me saisis d'un panier que je porte à ma ceinture. Je sursaute en entendant "Bonjour, Madame !", rougis de nouveau et réponds à mon tour.

 Le gérant de la supérette a de l'embonpoint, son ventre couvre allègrement son anatomie ce qui me soulage. Je constate qu'il me fixe droit dans les yeux. Je suis apaisée. Moi qui étais persuadée que les hommes étaient obnubilés par les seins. Encore un cliché à me sortir de l'esprit. Quoiqu'un doute persiste. Je me rends dans les allées, choisis rapidement et efficacement mes produits de nécessité. Je ne m'attarde pas du tout sur les prix et ne fais pas de comparatif promotionnel. Je n'ai qu'une hâte mettre les voiles. J'arrive pour prendre des glaces, au rayon surgelés, quand j'aperçois la femme que j'avais croisée à l'accueil. Elle me sourit l'air avenant. Je lui rends son sourire, me saisis d'un paquet de glace dont j'ignore le parfum, le jette dans mon panier et file à la caisse.

 Je pose avec précipitation les aliments sur le tapis roulant. Le gérant prend un par un les produits, les scanne de manière lente. Le fait-il exprès ? Il me donne un sachet. J'enfourne les courses dans le cabas, plus vite que l'éclair, plus rapide que la pauvre caissière d'un super marché discount pour encaisser. Malheureusement, dans mon élan de rapidité, je fais tomber mes yaourts qui s'écrasent dans un bruit horrible. Je suis tétanisée, une vraie gourde. Le caissier me sourit, me tend un morceau de serpillière et me dit d'essuyer pendant que lui retourne prendre de nouveaux yaourts. Je m'excuse à mainte reprises, il aura juste cette sentence brève "cela arrive." Je me retrouve donc à éponger le reste de yaourt, les fesses en l'air. Je suis ridicule. J'ai le temps de tout ramasser avant qu'il ne revienne. Il ne m'a pas vu dans cette posture, du moins je l'espère. La fin de cette vente se termine plutôt bien.

 Sur le chemin du retour, je ne me trompe pas et arrive en moins de trois minutes dans mon logis. J'ouvre la porte, bazarde mes victuailles dans le frigo et décide de grignoter une glace pour soulager mon ego.

 Je veux ouvrir le paquet et constate que j'ai pris des glaces aux amandes auxquelles je suis allergique. Cette fin de journée me semble bien difficile.

 Je vais passer une nuit calme et aviserai demain de la situation. Je me félicite d'avoir tenue déjà quatre heures dans ce monde hostile....

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Once upon a time...

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