Petit manuel du parfait arriviste: Corinne Maier

Publié le 8 Novembre 2012

 Y a quelqu'un qui m'a dit de lire:

 

 "Petit manuel du parfait arriviste" de Corinne Maier

 

 les-livres-0040.jpgPour ceux qui se sont toujours inquiétés pour leur carrière qui n'a jamais décollé, il est temps de trouver les bonnes réponses. Attention, ce livre peut heurter la sensibilité des récalcitrants à l'hypocrisie moderne !

 

 Corinne Maier donne les ficelles pour comprendre notre société, (l'entreprise dans laquelle vous évoluez mais aussi le monde qui vous entoure), notre milieu familial et professionnel. Elle argumente chaque comportement, donne des exemples précis et incite le lecteur à observer les arrivistes. Les modèles qu'il faudra suivre pour ne pas se noyer dans un bureau hermétique. L'art du paraître est au firmament de votre évolution de carrière.

 Le lecteur apprend à manipuler tous son environnement avec une maestria qui donne froid dans le don. La manipulation atteint aussi votre cercle amical ou familial. Il faut toujours paraître heureux dans toutes les circonstances. Le sourire est le gage d'une hypocrisie bien maîtrisée. Votre N+1 vous accuse des pires crimes, vous acceptez sans vous défendre et faîtes le dos rond. Vous garderez dans le coin de votre mémoire vos griefs que vous saurez réutiliser le moment opportun.

 Votre véritable personnalité doit disparaître au profit d'un pantin cultivé, entouré de personnes influentes, qui manipule à son propre niveau. L'arriviste débute ses classes sur les bancs des écoles privées (rien n'est plus beau qu'un enfant qui évolue dans un milieu déjà formaté à la société qui désire l'accueillir), il continue son émancipation auprès de ses pères de l'entreprise.

 Dans cette situation de dédoublement de la personnalité, l'arriviste doit toujours être entouré de bons psys car les maladies mentales rodent mais pas pour le parfait arriviste.

 Ce livre est un cadeau de fins d'année à ne glisser que dans des mains averties et initiées à la manipulation.

 

 Corinne Maier admet avec discernement qu'elle n'a pas su mettre cette théorie en pratique durant ses années de labeur. Elle accepte de confier ses observations aux plus grands nombres afin que chacun des travailleurs (oui mais pas trop) puisse manger une part des stock-options.

 

 Corinne Maier reste une incorrigible observatrice du XIXème siècle. Après Bonjour paresse, Tchao la France, No Kid, elle signe un pamphlet qui fustige les arrivistes.

 

 Voici quelques citations tirées du livre:

 

 "Vous faites mine de vous réjouir de participer à une grande aventure économique, sur fond de bouleversement technologique et de mondialisation des échanges. Pour un peu, vous composeriez une ode au Business unit, un sonnet au Supply chain management, un cantique au Free cash flow, une barcarolle au Return on investment (le ROI, qui en effet est roi). Votre boîte est une formidable aventure humaine, et non une prison sans barreau où vous marchez au pas par peur du chômage."

 "Le voile de bons sentiments qui vous accompagne devra être décoré d'un zeste de culture. Voilà un domaine où il sera nécessaire d'acquérir un vernis, fût-il léger. Le cinéma, c'est la vie, la poésie vous transporte, le théâtre vous attend, la peinture vous concerne. Ceux qui réussissent dans la vie aiment l'art, le beau et le neuf. Le milliardaire François Pinault adore la création contemporaine, le gouverneur de la Banque de France raffole d'opéra. La culture aide les dirigeants et les winners à décrypter les enjeux qui portent sur le sens et le relationnel et à rendre plus intelligible la complexité des marchés."

 "Imaginons que vous cessiez de bosser pour vous occuper des enfants. Cela représente quinze à vingt ans consacrés à un non-emploi non rémunéré. Pendant ce temps-là, votre valeur sur le marché du travail baissera inexorablement. Pourtant, vous assumez à la maison toute une gamme de fonctions très diversifiées : nourrice, cuisinière, éducatrice, conseillère d'orientation, infirmière, pédagogue, chauffeur, secrétaire...Mais le jeu des chaises musicales du boulot donnera systématiquement la préférence à des jeunots fadouilles et inexpérimentés (la preuve, s'il était besoin, que le vrai travail n'intéresse pas les entreprises."

 

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Y a quelqu'un qui m'a dit...

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