Premier bilan après l'apocalypse : Frédéric Beigbeder

Publié le 28 Octobre 2011

 Y a quelqu'un qui m'a dit de lire

 

Premier bilan après l'apocalypse de Frédéric Beigbeder

 

 041Idée originale dont Frédéric Beigbeder s'empresse de préciser qu'elle n'est pas née de son imagination. Il concède qu'il existe une liste plus succincte d'oeuvres plébiscitées par les français en 2001 (sondage Le Monde et Fnac). Mais Frédéric Beigbeder ne se reconnaît pas dans cette liste et décide de sauver 100 livres qui ont marqué la littérature du XXème et le début du XXIème siècle.

 Ce critique littéraire de renom commence son essai sur le constat implacable que les livres en format papier sont voués à disparaître au détriment de liseuse ou de livres informatiques. Il se veut le meneur d'une révolution contre cet état de fait, il désire inciter le lecteur à continuer de savourer des livres ayant gardés leurs âmes. Le contact physique avec le roman, l'essai, la biographie... est un élément charnière dans la transmission de l'écrit de l'auteur à son lecteur. Au risque de rejoindre les "réac."des temps anciens, j'accorde un crédit suffisant à Frédéric Beigbeder pour me ranger à ses côtés.

 La liste des livres choisis par cet auteur peut décontenancer, attrister le lecteur car il aurait aimé d'autres sélections tant sur le plan des oeuvres que sur celui des auteurs. Il est à loisir au lecteur de modifier ce classement, d'ôter des textes qui lui déplaisent, de les supplanter à d'autres. Dés l'instant où l'acharné des mots continue à pinailler sur le texte, c'est que le livre est entre de bonnes mains.

 Je me désole de constater que le nombre d'écrivain féminin soit si faible. Est-ce un constat délibéré de l'auteur ? Je l'ignore.

 Certains lecteurs admettront que les auteurs listés ont souvent des genres littéraires particuliers, dérangeants mais n'est-ce pas aussi le but de la littérature : modifier le quotidien, déformer la réalité pour mieux la redéfinir ?

 La sélection débute par la centième oeuvre afin de donner du suspense à cet essai. Frédéric Beigbeder donne le nom de l'oeuvre et celui de l'auteur, développe son choix, résume le livre et enfin donne des informations sur la vie de l'auteur.

 Frédéric Beigbeder joue de son humour grinçant pour nous dévoiler son anthologie. Ce n'est pas un essai rébarbatif, il se veut ludique et incitatif. Un challenge plutôt réussi qui pousse le passionné à découvrir, lire ou relire des ouvrages intéressants.

 Un livre à lire en format papier !

 

 Voici quelques citations tirées de cet essai :

" Les livres sont des tigres de papier, aux dents de carton, des fauves fatigués, sur le point de se laisser dévorer."

" Il faut se souvenir de l'acte admirable qui consistait à fureter dans les librairies, à flâner devant les vitrines, à désirer un livre sans l'obtenir tout de suite. Un roman se méritait : tant qu'il n'était pas disponible en ligne, il exigeait de nous des efforts physiques."

" Ernest Hemingway, pilier des bars de Montparnasse, est né le 21 juillet 1899. 120 ans plus tard, IL FAUT LIRE SES NOUVELLES COMPLETES. J'ai préféré l'écrire en majuscules pour que le message passe bien."

" San Antonio ,c'est un mélange de Rabelais, Céline et Queneau, et en même temps ce n'est aucun des trois. San - Antonio n'a pas seulement trouvé sa voix, il a créé un nouveau genre romanesque : le polar parodique à l'humour débile, personnages baroques, situations burlesques et jeux de mots génialement minables."

" Aujourd'hui Facebook dévoile notre vie privée, le livre numérique veut remplacer le livre papier, les centrales nucléaires menacent d'exploser, Google privatise la mémoire du monde. Perec avait raison de se méfier des choses : elles voulaient notre place, et elles l'ont obtenue.

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Y a quelqu'un qui m'a dit...

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A
<br /> J'aime beaucoup cet auteur depuis que j'ai lu "Au secours pardon" et du coup, j'aime regarder ses interviews dans les émissions littéraires. Ce livre m'a tenté dès que Frédéric Beigbeder est venu<br /> le présenter à "La grande librairie" ; rien que pour la première partie dont tu parles qui est de protéger la lecture papier (je le revendique aussi). Après ces 100 livres, c'est un choix propre à<br /> cet écrivain et après chacun son avis lais c'est vrai que cela peut donner des envies de livres à lire. Bravo pour cet article qui me fait m'impatienter de la sortie de ce livre en poche !! Bises.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> et dis donc, il viverait pas un réac, notre ami Beigbeder avec son diatribe anti livre numérique et facebook?<br /> quant à son livre, ses choix sont quand même discutables : critiquer Franzen comme il le fait et encenser ses amis écrivains laissent qq doutes sur sa vraie objectivité...<br /> <br /> <br />
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