Tout du Tatou : Pierre Hanot

Publié le 15 Novembre 2012

 les-livres-0060.jpgVous me direz une prostituée noire qui se fait violer par un pervers, cela est monnaie courante. Mais Fatimatou n'est pas du style à laisser son violeur en liberté. Elle ignore que sa plainte va se retourner contre elle.

 D'un autre côté, elle n'est pas seule dans une embrouille. Zoran, lui, par ailleurs a atteint les sommets du grand banditisme corse. Il faut se méfier quand on abat un "néo-nazi" possédant une drogue redoutable: le V13. Comprenez bien que ce vendredi 13 fait atteindre le nirvana aux plus toxicomanes en revanche la chute est brutale.

 Dans ce roman policier, qui tire les ficelles? Le lecteur doit slalomer entre les proxénètes, les bipolaires, des motards néonazis et des flics douteux. L'enquête s'avère difficile. Hélas, dans ce genre de milieux, la fin est souvent tragique. La manière forte se décline de manière douce ou bestiale.

 On ne décide pas de devenir dealer, cette vocation est acquise depuis le plus jeune âge. Si un paquet transite dans les mains d'un novice, il sera nécessaire de lui expliquer le maniement des armes car ceux de l'autre camp feront tout pour le récupérer.

 Ce roman est rythmé par des assassinats, des courses-poursuites, des fuites et des rencontres de dernière heure. Les dialogues sont intenses, violents et justes. Le lecteur devient Zoran qui tente de faire affaire avec la mafia et qui désire échapper à son destin en devenant riche. Cependant, il ne choisit pas le bon moyen d'y parvenir. Si son désir de vie paisible le taraude, c'est la mort qui se profile à l'horizon.

 Les actions s'enchaînent retenant le lecteur en haleine.

 Pierre Hanot remet en doute la confiance que l'on peut avoir entre collègues de travail quel que soit le côté de la barrière où le héros se situe. Dans ce roman, il n'y a pas de héros proprement défini, il pullule d'antihéros qui vivent sur le fil du rasoir. Chacun possède une part d'ombre et la criminalité regorge de personnage en rupture avec la société.

 Vous décrocherez de ce polar qu'à la dernière page car vous ne pourrez rester dans l'ignorance du destin de Fatimatou et de Zoran.

 

Voici quelques citations tirées du polar:

 

"Quand tu viens de la cité de la Paix, le bidonville de Douala, et que tu as vécu dans la misère, les jérémiades des faces de craie, ça te fait doucement marrer.

France, terre d'accueil, quelle arnaque ! Fadimatou n'avait pas choisi le trottoir par vocation : dès son arrivée à Montreuil, elle avait dû se débrouiller avec ce qu'elle avait sur elle."

"Fadimatou, une Africaine pour l'exotisme et Pamela, une rousse diplômée SM et fétichisme. Avec elles, il couvrait l'ensemble la palette, United colors, le Benetton du tapin. Elles démarchaient sur le web, il garantissait le contrôle parental, la régulation des flux et engrangeait les dividendes."

"-Pas si pourrie que ça! avait protesté Lucky. Pourquoi tu crois que ça s'appelle V13? Vendredi 13, jour de chance : un snif et tu décroches le gros lot, la super cagnotte de la déglingue ! Deux atouts en un, le yoyo, tu planes et tu speedes : tu vois des trucs géants puis tu pars en piqué, haute voltige ! V13, la défonce certifiée Peenemünde, de la bombe volante ! Reconditionné, ce crystal hallucinogène vingt fois plus puissant que n'importe quelle méthamphétamine s'écoulera comme des petits pains ! Si tu marches dans la combine, après les treize kilos, y en aura trente, puis deux cents. Bénéfice net, la retraite à quarante piges."

 

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #p'tit polar entre amis

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