Petit éloge de la lecture : Pef

Publié le 14 Janvier 2016

Petit éloge de la lecture : Pef

  Je me suis laissée embarquer dans un petit éloge qui remet en évidence les qualités de la lecture. Pef replonge dans ses souvenirs via la réminiscence d'un livre caché chez sa grand-mère.

 

  Il réinvente la lecture qui se glisse dans un magazine oublié par une passagère dans un train. Il extirpe de son esprit des vers de Victor Hugo car il n'a pas à porter de mains un livre, une revue ou quelque chose à se glisser sous les yeux.

 

  Il ne fait pas un éloge d'auteur classique difficilement apprécier des novices en littérature. Il affirme avec admiration que chaque livre apporte une réponse à un lecteur envieux de découvrir d'autres univers. Certes, il s'épanche sur des poètes tels que Baudelaire, Mallarmé pour démontrer son concept de lecture parcours ou de lecture par coeur. Laquelle des deux calme les insomnies?

 

  Je vous laisse le soin de découvrir le sauveur de vos nuits sans sommeil.

(...)J'en suis malheureux comme si j'avais abandonné l'un de mes enfants. Peut-être ce livre est-il entré en clandestinité, soudain anonyme à me tourner le dos. Ou alors serré de près, condamné au silence par des geôliers de papier, faux ou vrais frères de race, entre Alphonse Allais, par jalousie lui aussi lu, relu, relulu, et Georges Bernanos dont je n'ai pu aller au-delà de la cinquième page de la joie malgré la séduction du titre. S'il m'en veut, qu'il se souvienne de mon émotion à la lecture des Grands cimetières sous la lune. Les fleurs du mal ou le lys dans la vallée seraient-ils des végétaux porteurs d'un poison redoutable connu pour sa destruction des fibres de tout papier? Stephen King a dû évidemment mijoter un plan diabolique pour que ses lignes d'écriture américaines garrottent mes trois étudiants et transforment leurs tranches de vie en tranches de mort. Cendrars, énervé, a dû écraser son éternelle cigarette sur la coque du frêle esquif, y pratiquant un trou fatal lors du passage de l'écluse de Boulter, trop anglaise, trop peu transsibérienne. Je veux bien garder mon calme, mais refuse d'admettre que Victor Hugo ait à jamais maudit, pour le restant de ses jours, le mot bateau alors qu'une embarcation similaire fut le cercueil de Léopoldine, sa fille. Et enfin Francis Ponge, noyé dans l'observation obstinée de son verre d'eau, n'aurait-il pas tenté de tamiser la Tamise, l'estimant finalement trop large, trop longue, trop profonde pour son contenant?

La lecture est eau, elle file entre les doigts de la mémoire, elle a des résurgences brutales ou paisibles, amicales ou hérissantes. Derrière les yeux se démène l'infatigable magasinier de l'anamnèse qui cherche, trouve, ne trouve pas, s'empare soudain d'une référence, pointe son doigt en signe de trouvaille inopinée ou d'échec.

"Ecrire, c'est fabriquer ce qu'on a à dire", affirme Vassilis Alexakis dans son roman La clarinette. Et, pour moi, aligner des bouts de pensées sur des lignes de corde à linge à destination d'un lecteur aussi insaisissable que le vent les parcourant tant la hâte de l'écrivain est manifeste de prendre l'écriture comme on prend la parole.

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Rédigé par toujoursalapage

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P
Bonjour, j'aime beaucoup ce que vous faite à très bientôt<br /> Pascal<br /> http://www.avionnormandie.com<br /> avionnormandie@gmail.com
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