Le Cid : Corneille

Publié le 26 Juin 2016

Le Cid : Corneille

     Question, somme toute, sans intérêt mais qui se souvient du prénom de ce tragédien du XVII ème siècle? Ne trichez pas son nom résonne à nos oreilles d'ancien étudiant mais ce fameux prénom. Simplement Pierre.

    Question supplémentaire : citez trois pièces de cet auteur prolifique, à part Le Cid ? (je vous voyais arriver avec vos gros sabots). Donc on peut ajouter : L'illusion comique de 1636, Cinna de 1642 et enfin Oedipe de 1659. Je reconnais la liste peut-être longue et vous laisse le plaisir de la compléter. Jeu qui peut devenir très ludique.

 

    Je vous accorde le plaisir de découvrir avec moi : qui est qui dans Le Cid : Don Fernand, premier roi de Castille; Dona Urraque, infante de Castille; Don Diègue, père de don Rodrigue; Don Gomès, père de Chimère; Don Rodrigue, amant de Chimène, Don Sanche, amoureux de Chimène; Chimène, fille de don Gomès, Léonor, gouvernante de l'Infante; Elvire, gouvernante de Chimène.

 

    Attention voici l'intrigue: Le comte Gomès, humilié par le roi par sa décision de prendre Don Diègue comme précepteur du prince, le provoque en duel. Don Rodrigue doit laver l'honneur de sa famille sur l'ordre de son père. Il tue Don Gomès et ruine ses fiançailles avec Chimène. L'assassin du père de Chimène ne peut moralement pas épouser Chimène. Celle-ci demande la mort de Rodrigue au roi. Durant cette tragédie, Les Maures attaquent la ville et Rodrigue sauve son royaume. Le roi lui accorde son pardon. Cependant, Chimène ne peut se résoudre à aimer un homme qui a tué son père. Elle propose au roi d'épouser le vainqueur du duel qui opposera Don Sanche (amoureux de Chimène) et Don Rodrigue (amant de Chimène). Don Rodrigue gagne et leur mariage sera célébré un an après ce duel.

 

O rage! ô désespoir! ô vieillesse ennemie!
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie!
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?
Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois à sauver cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi?
O cruel souvenir de ma gloire passée!
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée!
Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur!
Précipice élevé d'où tombe mon honneur!
Faut-il de votre éclat voir triompher le Comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur:
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur;
Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne,
Malgré le choix du Roi, m'en a su rendre digne indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement
Fer, jadis tant à craindre et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains.

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Ne mêle point de soupirs à ma joie;
Laisse-moi prendre haleine afin de te louer.
Tu l'as bien imitée, et ton illustre audace
Fait bien revivre en toi les héros de ma race :
C'est d'eux que tu descends, c'est de moi que tu viens :
Ton premier coup d'épée égale tous les miens;
Et d'une belle ardeur ta jeunesse animée
Par cette grande épreuve atteint ma renommée.
Appui de ma vieillesse, et comble de mon heur,
Touche ces cheveux blancs à qui tu rends l'honneur,
Viens baiser cette joue, et reconnais la place
Où fut empreint l'affront que ton courage efface.

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Le lever de rideau

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