Bâtons à message, Tshissinuatshitakana : Joséphine Bacon

Publié le 3 Mai 2017

Bâtons à message, Tshissinuatshitakana : Joséphine Bacon

De retour de ma découverte canadienne au salon du livre de Genève, j'aborderai la poésie sous la main réaliste et innue de Joséphine Bacon. Le Canada, terre multiculturelle, nous ouvre les bras.

 

"Bâtons à message" constitue son premier recueil de poésie. Dans celui-ci, Joséphine Bacon a de nombreux messages à faire passer par le biais de ses écrits. Elle transmet la parole muette de ses ancêtres. Elle n'oublie pas ses racines et prône un respect de cette richesse incroyable. Pour une découverte plus subtile de ses écrits, les poèmes sont traduits dans les deux langues.

 

Ces poèmes transpirent ses craintes de l'oubli d'une culture encore vivante. La tribu Innue Essipit réside au nord du Saint-Laurent. Les Innus essaient de transmettre aux générations futures le respect des traditions. Ce peuple nomade, à force de brimades, a dû se sédentariser. La communauté vénérait le Maître du caribou, les colonisateurs leur interdisent ce culte afin qu'ils croient en Dieu. Les rébellions et les guerres ont eu raison de leurs repères culturels.

 

J'ai sélectionné trois poèmes magnifiques et puissant. Cette poétesse est vraiment la porte-parole idéale pour son peuple.

 

Entrez dans son tipi et laissez-vous porter par cette voix porteuse d'espoirs!

mon clan est l'ours
mon clan est le chevreuil, le bison
castor, anguille
je suis mohawk
seneca
oneida
onondaga
cayuga

Moi, fils de louve
moi, fils de guerrier
ma nation crie sa révolte
et parcourt dans ses rêves
ces espaces qui autrefois
l'accueillaient comme un fils
glorieux ayant su
protéger les siens
la terre de ses ancêtres
dans l'horizon sans dimension...

Moi, fils de louve
moi, fils de guerrier
parmi toutes les guerres
je reste fils d'une terre
qu'on m'arrache, me soudoie
on m'écrase, on me tue
mais toujours, je resterai
guerrier de cette terre
qui a vu naître nos mères
nos pères et nos enfants.

Mon enfance
n'a de visage
que les coups
reçus,
muette
face au soleil levant

Que reviennent
les premiers pas
de la saison de ma naissance

Ce matin,
le regard vidé par la faim,
j'avance vers ton sein nourricier

femme , tu me nourriras
et je poursuivrai
ma marche

le découragement n'existe pas
quand on sait
que nous nous reverrons.

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Sirop d'érable et caribou, #Poésie

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