Dis raconte moi une histoire

Publié le 22 Juillet 2010

 La pluie fine caressait mon imperméable. Je n'avais pas envie de lutter contre elle. Je voulais simplement marcher, vider mon esprit des idées macabres qui le polluaient. Je déambulais dans la ville assombrie par le croissant de lune qui était caché par de gros nuages noirs qui ne prédisaient rien de bon. Mais que valait cette nuit comparée à toutes celles de mon existence. Il fallait que je me reprenne. Que j'arrête d'être mélancolique alors que je ne connaissais rien de cette histoire et surtout que j'en ignorais la fin.

 Mes pas m'avaient conduit dans le quartier latin, près de la Sorbonne (école de renom que j'avais dédaignée durant mes études, j'avais choisi une université moins prestigieuse mais qui m'avait permis d'obtenir mes diplômes). Concernant la Sorbonne, j'émetais des doutes quant à l'obtention de mon diplôme, mais j'y aurais difficilement acquis la notion de volonté, de dureté du travail, de discipline et de ponctualité. Mais là n'était pas le propos. J'étais dans le quartier précisément à l'endroit où j'avais rencontré Suzette. L'histoire avait commencé ici et devait s'y arrêté comme si la vie était un cercle sans fin où chaque histoire doit s'achever où elle a commencé. Un frisson me parcourut, celui-ci n'était pas du à l'air qui s'était refroidi mais à une sensation bizarre, irréelle, non descriptible.

 De nouveau, prise de panique je me mis à courir pour fuir quelque chose d'indéfinissable. Après mettre arrêter pour reprendre mon souffle, je sifflais un taxi. Encore le coeur battant, j'indiquais au chauffeur la direction de mon appartement pour m'y réfugier et principalement pour me protéger. Mais me protéger contre quoi, je l'ignorais. N'aurait-il pas fallu me réfugier dans un endroit empli de monde? Encore une chose dont je n'étais guères certaine.

 Je prenais mes clés dans ma poche, quand l'homme que j'avais croisé en début de soirée, me coupait le passage afin d'introduire sa clef dans la serrure.

- Quel culot! La politesse vous connaissez?

- Oui, madame mais je suis pressé

Je ne m'étais pas entendu parler à voix haute et je me mis à rougir. Je repris du poil de la bête, ne jamais baissée la garde (vieux conseil de ma grand-mère qui en connaissait un rayon sur les conseils même sur les choses qu'elle ignorait, une femme très intelligente)

- D'être préssé, ne vous permet pas d'être incorrect, Monsieur!

- Veuillez m'excuser, Madame, cela ne se reproduira plus. la fin de cette phrase s'achevait par un sourire de convenance.

- Excuses acceptées, filez vous êtes pressé! Au revoir (pauvre c. !)

- Au revoir.

J'aurais bien affublé ce personnage de tous les noms d'oiseau car ce n'était pas le moment de dépasser les bornes avec moi. Celles-ci avaient bien été piétinées par un autre type le soir même.

Cette discussion futile et sans intérêt terminée, je me dirigeais vers l'ascenseur, déjà occupé par cet homme qui n'avait même pas daigné attendre. Calmement, je décidais de gravir les trois étages qui me séparaient de ma petite vie tranquille.

Cette vie qui n'allait pas rester longtemps paisible....

 

Rédigé par alapage

Publié dans #Once upon a time...

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