Si tu existes ailleurs : Thierry Cohen

Publié le 8 Juin 2012

 Y a quelqu'un qui m'a dit de lire

 

 Si tu existes ailleurs de Thierry Cohen

 

les-livres-0009.jpg Noam est devenu adulte et vit avec un grand drame qui a bouleversé sa vie. Il refoule ses pensées lugubres qui le poursuivent le jour et la nuit. La mort devient obsessionnelle et guide tous ses mouvements. Le paroxysme de sa souffrance est atteint quand l'annonce de sa fin est exprimée par "la prophétie des innocents". La quête de la vérité le conduit dans divers pays, la rencontre de personnes totalement inconnues conduit cet homme, à la dérive, à reconsidérer toute sa vie.

 Comprendra-t-il la raison de sa fuite en avant, de son renoncement à l'amour ? La psychanalyse et le mysticisme répondront-ils au question existentielle de l'homme ?

 

 Thierry Cohen conduit son lecteur dans les méandres d'une âme tourmentée. Le narrateur utilise à la fois la psychanalyse et les méthodes expérimentales sur la mort. Il décrit son parcours initiatique de manière didactique. Il laisse son âme vagabondée, essayer de trouver des réponses à tous ses renoncements. Un élément perturbateur le rend coupable d'un crime qu'il n'a pas commis. Les circonstances des évènements restent perçus par chacun des intervenants de manière individuelle, avec leur propre perception; chacun se sent coupable et vit avec ce sentiment d'impuissance face à la mort.

 Cet auteur aborde le sentiment de culpabilité dés l'enfance. Il pousse sa recherche jusqu'en terre Sainte; il étudie dans toutes les religions le positionnement de chacune d'elles sur la mort. Il saupoudre son récit de réponse philosophique. Il inonde de clichés "raisonnables" la conscience de l'homme face à sa propre fin.

 Thierry Cohen reste un rêveur sentimental qui laisse l'amour donné une leçon à la mort. Il redonne à Noam une volonté de vivre en occultant la mort. Un homme amoureux refoule l'idée que sa mort reste présente. La vie permet d'accepter la mort mais pas de la vaincre.

 Le récit est orchestré à la manière d'une enquête policière où le narrateur doit retrouver sa raison. Le drame est exprimé dés les premières lignes du roman, la trame joue sur plusieurs tableaux car chaque personnage possède une part de vérité ou de culpabilité. Le narrateur est omniscient, puis le lecteur pénètre dans son journal intime et enfin un autre récit se mêle aux autres. Quelqu'un d'autre possède sa vérité.

 Le lecteur redéfinit sa propre vision de la vie et de la mort. Ce roman, malgré son thème, reste léger. Il est initiatique et facile à lire.

 Thierry Cohen rejoint les auteurs tels que Marc Levy ou Paulo Coelho. Vous pouvez le glisser dans votre valise, il accompagnera agréablement vos vacances.

 

 Voici quelques citations tirées du roman:

 

 "Les mots ont-ils la capacité de courir après les sentiments et de les enfermer dans des définitions, de rattraper les émotions pour les traduire en faits, et, ainsi, leur offrir la possibilité d'une autre vie, plus facile à saisir?"

 "Face à eux, la vieille ville étalait sa magnificence : les murailles, les maisons en pierre, la cité de David, le dôme d'or de la mosquée Al-Aksa composaient un tableau dont les formes, les couleurs et la lumière défiaient l'imagination, troublaient la raison. C'était comme si toutes les âmes qui avaient vécu dans cette cité et toutes celles qui l'avaient espérée nimbaient les lieux d'une incroyable mélancolie et défiaient le visiteur, lui imposant de réaliser sa chance d'être là, libre de pouvoir la contempler, libre de pouvoir l'aimer, libre de pouvoir déceler le souffle de son Dieu, le croire unique, partagé, pacifiste ou guerrier."

 "L'une des théories du vieux philosophe est que notre société nous force à confondre l'être et le paraître, la vérité et les faux-semblants, l'intériorité et l'extériorité. Selon lui, parce que les hommes ne s'aiment plus, ne possèdent plus suffisamment d'amour-propre, ils se sentent incapables d'éprouver de vrais sentiments envers les leurs. Comment construire un foyer lorsqu'on n'a pas su se construire une véritable identité? Aussi cherchent-ils à l'extérieur des raisons d'aimer, de s'émouvoir avec, comme seul critère de jugement, la compassion qu'ils éprouvent. Et les médias, la société de consommation, leur servent des plats d'émotion tout chauds, prêts à consommer. Ils versent une larme devant des émissions stupides, s'engagent dans des causes sans en comprendre le sens."

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Y a quelqu'un qui m'a dit...

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